Comment le chat prépare-t-il sa nourriture ?

Comment le chat prépare-t-il sa nourriture ?

Comment le chat prépare-t-il sa nourriture ?

Aussitôt après avoir tué sa proie, le chat a l’étrange habitude d’aller « faire un tour ». A moins d’être tenaillé par la faim, il va et vient pendant un moment, comme s’il éprouvait le besoin de relâcher la tension engendrée par la chasse et la mise à mort. Ensuite, il s’installe pour dévorer sa proie. Cette pause est peut-être importante pour la digestion du chat, car elle permet à son système de se calmer après la poussée d’adrénaline que lui ont valu les instants qu’il vient de vivre. Durant cette interruption, si la proie a été assez rusée pour faire le mort, elle peut tenter de s’échapper et, en de très rares cas, y parvenir, à condition d’agir avant que le chat ne soit repris par l’envie de chasser.

Lorsque le chat s’approche de sa proie pour la manger, encore faut-il qu’il la prépare pour l’avaler aisément. Les petits rongeurs n’offrent aucune difficulté. Ils sont dévorés la tête la première et si le chat avale la peau, elle sera régurgitée par la suite. Certains chats mettent de côté la vésicule biliaire et les intestins, qu’ils préfèrent ne pas manger. D’autre ont trop faim pour faire des manières et ils avalent le tout, sans façon.

Les oiseaux, à cause des plumes, sont une autre affaire. Même les espèces les plus petites sont dévorées entièrement, à l’exception des plumes de la queue et des ailes. Les oiseaux de la taille des grives et des merles sont plumés un peu avant d’être mangés, mais ensuite, le chat se jette goulûment sur sa proie. Au bout d’un moment, il s’interrompt pour arracher d’autres plumes, puis il poursuit son repas. Il répète ce manège un certain nombre de fois. Les oiseaux plus gros exigent, malgré tout, d’être plumés avec plus de soin. Si un chat arrive à tuer un pigeon ou un volatile plus volumineux encore, il faudra qu’il arrache les plumes avant de commencer à manger.

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Pour plumer un pigeon, le chat doit d’abord maintenir fermement le corps de l’oiseau avec ses pattes avant, saisir entre ses dents une touffe de plumes, relever avec énergie se tête en gardant les mâchoires serrées, puis ouvrir la bouche et secouer vigoureusement la tête d’un côté et de l’autre pour éliminer le plumage qui s’accroche. Tout en secouant la tête, il crache avec force et fait des mouvements spéciaux avec la langue pour se pourlécher  les babines, afin de débarrasser sa bouche des plumes obstinées. Il se peut qu’il s’arrête, de temps à autre, pour lécher son flanc. Ce geste inverse le processus de la toilette. Normalement, la langue nettoie la fourrure, ici c’est la fourrure qui nettoie la langue. Les derniers vestiges étant éliminés, notre prédateur peut continuer à plumer l’oiseau.

Comment le chat prépare-t-il sa nourriture ?Le besoin d’arracher les plumes d’un gros oiseau paraît être inné. Il m’est arrivé d’offrir un pigeon mort à un chat sauvage mis en cage dans un zoo où son menu quotidien était composé uniquement de morceaux de viande. Le chat, follement excité à la vue de l’oiseau plein de plumes, se lança avec frénésie dans une séance de plumage qui se poursuivit sans relâche jusqu’à ce que le corps de l’oiseau fût entièrement nu. Ensuite, au lieu de s’installer pour le manger, le chat s’intéressa à l’herbe sur  laquelle il était assis et se mit à l’arracher. A maintes reprises, il tira sur des touffes de gazon en les rejetant avec les mouvements caractéristiques de la plumée de l’oiseau. Enfin, ayant donné libre cours à son besoin trop longtemps frustré de préparer sa nourriture, le chat mordit dans la chair du pigeon et entama son repas. Manifestement, le plumage a sa propre motivation, et l’animal en captivité peut en être frustré, tout comme pour d’autres instincts, plus évidents.

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La caractéristique, sans doute la plus étrange, de cette activité de plumage est que le chat européen la pratique d’une manière différente de l’américain. Toutes les espèces appartenant à la première catégorie l’exécutent  en tirant en un mouvement en zigzag qui entraîne une secousse de la tête, alors que ceux originaires du continent américain procèdent à la plumée par un long mouvement vertical, en tirant tout droit, et ensuit seulement donnent une secousse en tournant la tête. Il apparaît, en  dépit de similitudes superficielles entre les chats domestiques des deux côtés de l’Atlantique, qu’il s’agit de deux groupes bien distincts.

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